Les Tunisiens continuent d’affluer vers les souks malgré leur maigre pouvoir d’achat, comme pour conjurer le sort qui s’abat sur leurs crânes dégarnis de juillettistes, tannés par la forte chaleur ambiante.
Par les temps qui courent, après des années de disette, les ménages tunisiens mettant toute leur énergie dans les souks en quête de bonnes affaires commerciales. En ce début du mois de juillet, sous la canicule, exit maillots de bains, crèmes solaires et hôtels devenus très chers pour les Tunisiens qui les désertent de plus en plus, malgré eux. Avec des salaires assez bas par rapport à nos voisins maghrébins, des prix hors de portée durant la haute saison, on préfère déambuler en ville et s’offrir de petits plaisirs à des prix acceptables. Le grand bazar offre une myriade d’articles pour la maison et de produits vestimentaires contrefaits, mais plutôt à la mode et «fashion».
Le Tunisien en a pour son argent, car les prix pratiqués dans les boutiques limitrophes sont assez chers pour le Tunisien moyen. Sans doute en ce deuxième week-end de juillet, la majorité des vacanciers va envahir les plages, au détriment des hôtels et clubs de vacances devenus des endroits de luxe au regard de la masse et accessibles uniquement par les privilégiés.
Chaleur asphyxiante, mais…
Dans les allées exiguës de la rue commerçante, des marchands ambulants avec leurs «pousse-pousse» ou de grandes bassines aux bras proposent de l’eau et des boissons rafraîchissantes pour des clients qui n’hésitent pas à s’approvisionner illico presto pour se réhydrater. En bravant la canicule, il n’en faut pas moins préserver son corps et boire de grandes gorgées d’eau. Mais dans ces endroits centenaires, tout est conçu pour lutter contre les effets de la chaleur dans le pays qui ne datent pas d’aujourd’hui.
Il fait bien plus frais à l’intérieur qu’à l’extérieur des souks et ça profite aux commerçants et à la clientèle. Mères, enfants, dames plus âgées, tous s’en donnent à cœur joie pour découvrir les nouveautés de la rue comme des tongs en plastique colorées qui plaisent aux jeunes filles. De nombreux accessoires décoratifs pour les mains et le cou, bracelets et colliers à des prix défiant toute concurrence. Après, il faut vérifier la qualité et la fiabilité de certains produits, comme les coffrets de maquillage à 17, 20 et 30 D ou les «gloss» à lèvres. Pour les garçons, des ballons en plastique à 5 ou 7 D, et d’autres articles pour la plage attirent leurs regards. Parce que pour la qualité supérieure, il faut se rendre dans les magasins spécialisés et payer 3 fois plus cher…
En faisant des affaires qui donnent le tournis, les clients sortent de la morosité ambiante en oubliant même la chaleur caniculaire. Tout le bric-à-brac pour la maison et l’univers des enfants est disponible dans cette passerelle très prisée par la clientèle depuis quelques décennies. Des rouleaux de nappes adhésives pour bureaux et tables, avec plusieurs choix de prix et qualité, des ustensiles et produits pour la cuisine, des articles pour les salles de bains, tout y est ou presque.
Déjà, certains vendeurs ambulants proposent des articles de qualité moyenne pour l’école, alors que l’année scolaire vient de s’achever dans la plupart des établissements scolaires et universitaires et qu’il reste deux mois avant le début de la prochaine rentrée.
Malgré la chaleur suffocante, les mères de famille redoublent d’effort pour équiper convenablement leur foyer et assurer le bien-être de la famille quelle que soit la météo et quel que soit le prix. Ces mères-courage constituent la masse des visiteuses de ces endroits nichés dans la capitale.